Au séminaire, nous avons lu le livre Les années dans lequel Ernaux parle de Cergy et de sa vie dans cette ville nouvelle. Elle habite « une maison légère dans un lotissement en voie d’achèvement, coloré comme un village de vacances, avec des rues aux noms de fleurs. La porte en claquant faisait un bruit de bungalow. C’était un endroit silencieux, à découvert sous le ciel d’Île-de-France » (Ernaux, Les années, p. 132). Cet endroit silencieux est pour elle une coque qui la protège, c’est là qu’elle peut écrire (cf. Fort, Annie Ernaux, p. 173). Visiter ce lieu nous a aidés à comprendre pourquoi elle aime autant Cergy. Elle dit aussi qu’en « migrant de la province à la région parisienne, le temps s’était accéléré » (Ernaux, Les années, p. 134) mais que c’était quand même un présent cotonneux, dû à une ville sans passé oQrant une perspective infinie. On peut se demander si une ville nouvelle est aussi la promesse d’une vie nouvelle car cette ville n’a ni mémoire ni histoire. À Ernaux plaisait ce sentiment de participation à la création d’une ville, (cf. Fort, Annie Ernaux, p. 177) mais nous n’avons pas l’impression qu’elle cherchait à construire une vie nouvelle. La ville est son refuge et sa maison est son lieu d’écriture. Donc pour nous, Cergy c’est le cœur d’Annie Ernaux. L’Axe majeur est un autre endroit d’importance que nous avons visité, c’est le symbole de Cergy. Commençant par la Tour Belvédère, l’Esplanade de Paris nous a menés aux 12 Colonnes et enfin au Pont Rouge. Là-bas, nous avons senti l’importance des lieux et des récits qui les font vivre, comme ceux d’Ernaux. L’endroit oQre une vue jusqu’aux tours de la Défense et Paris. Paris est connue comme le cœur de la France. Donc le cœur de la France et celui d’Ernaux sont liés l’un à l’autre. Les villes nouvelles sont aussi nom mées des non-lieux, au sens où il n’y avait rien avant. Mais pour Ernaux il n’y a pas de non-lieux où il y a des gens. Ainsi, le Pont Rouge peut être considéré comme le sang dans cette métaphore d’un corps, qui coule vers Paris. Lillebonne, sa ville natale (cf. Ernaux, Les années, p. 7), et d’autres villes où elle a vécu, sont les jambes, le ventre etc. La vie ne peut pas être divisée en parties, bien au contraire. Finalement, tout est lié et fait de nous la personne que nous sommes aujourd’hui. Tout comme cette expérience nous a lié(e)s l’un(e) à l’autre.
Sources :
ERNAUX Annie, Les années, Paris, Gallimard, 2008.
FORT Pierre-Louis (éd.), Annie Ernaux, Paris, L’Herne, 2022.